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mercredi 26 janvier 2011

Relevage ; Principes Généraux de Levage et de Manutention.


 
A - Stabilité des Positions des Secouristes :

a) - debout : pieds écartés, décalés, non parallèles (fig. E 4-1) ;
b) - genou : position du trépied", un genou à terre, l'autre écarté, en dehors des avant-bras (fig. E 4-2).

B - Fermeté des Prises :

Saisir à pleines mains (et non du bout des doigts) ; porter sur les avant-bras (et non sur les mains).

C - Sécurité des Mouvements :


Dos plat, effort en inspiration bloquée, travail avec les muscles des cuisses (fig. E 4-3).

D - Bonne Répartition des Charges :


Entre plusieurs secouristes, avec rapprochement maximal du porteur et de la charge.




  Fig. E 4-1. - Position des pieds


   Fig. E 4-2                                                                                    Fig. E 4-3





II - Différents Matériels de Portage d'une Victime.

A - Matériel de Base.

Brancard normalisé, norme NF S 90-311 (Référence et cotes : N.F.P.O.V.D.C).

C'est un brancard plat dont le fond est en toile ; les hampes sont de bois ou de métal munies de pieds fixes et réunies par des compas métalliques permettant de plier le brancard dans le sens de la largeur (transport à vide et stockage) ; il n'est pas muni de têtière ; ses dimensions sont normalisés (fig. E 4 464°;

B - Les Autres Brancards.

Nombreux types résultant de différents dispositifs :
        - poignet rentrantes ;
        - roulettes au lieu de pieds ;
        - laçade remplaçant la toile ;
        - têtière inclinable (les meilleurs modèles possèdent un dossier qui permet la position horizontale et la position demi-assise) (fig. E 4-5).




                 Fig E 4-4 - Brancard normalisé AFNOR NF S 90-311.





                             Compas et pieds (vus de dessous)

Les aéronefs en version sanitaire sont parfois munis de brancards spéciaux, plus étroits (manque de place ou difficulté d'accès).

C - Les Chariots.

Chariots Porte-Brancards.

Constitués d'un bâti dont la partie supérieure comporte un plateau ou des rails destinés à recevoir les pieds ou les routlettes d'un brancard (fig. E 4-6).


                           .
Les pieds du chariot peuvent être repliables (chariot des ambulances) ou fixes (chariots des formations hospitalières (N.F.P.O.V.D.C.).



       2° Chariot-Brancard ou Chariot "A Malade"

La partie supérieure formant brancard n'est pas amovible (N.F.P.O, ni de V.D.C, ni de démonstration).

D - Les Portoirs et les Autres Dispositifs de Levage.

1° -  Les portoirs de Toile.

Ils sont constitués d'un rectangle de forte toile, dont la dimension correspond à la surface utile du brancard normalisé.

Ils sont munis de poignées latérales renforcées de sangles de toile, dans le sens transversal et parfois longitudinal. Les poignées sont au nombre de 6 ou 8 ; leur répartition peut être symétrique ou dissymétrique, plus rapprochée au niveau de la tête et du tronc, partie la plus lourde du corps (fig. E 4-7).

Ils peuvent être utilisés isolément, avant la mise sur le brancard ; glissés sous le blessé, ils permettent de soulever celui-ci et de le transporter jusqu'au brancard par des cheminements trop étroits ou trop sinueux pour le brancard normalisé.

                          Portoir de toile à 6 poignées symétriques.




                           Fig. E 4-7 - Portoir de toile à 8 poignées dissymétriques.

Placés à l'avance sur le brancard, entre ce dernier et la couverture, ils permettent avec des risques moindres :
- de faire glisser le blessé d'un brancard sur un autre (brancards spéciaux de certains aéronefs) ;
- de faire passer le blessé du brancard sur un lit, une table d'examen ou de radiologie (la toile est
   transparente aux rayons X).

Ils sont lavables et stérilisables, stockages sous faible volume, mais ne constituent pas un plan dur, rigide, même quand les porteurs ont soin de bien tirer sur les poignées pendant le portage et les manoeuvres.

               2° Autres Dispositifs de Levage ou de Dégagement.

  a) Les plans durs : ils sont constitués :

        - soit d'une simple planche rigide, rectangulaire, aux bords amincis, à la surface lisse ; on glisse la planche sous le blessé soulevé seulement de la hauteur nécessaire.

         -  soit d'une planche munie de poignées, parfois de sangles (planches type "Olivier" ou Berbié-Kind", fig. E 4-8).


             Type "Olivier "




             Type " Berblé-Kind "

 Le blessé, installé sur ce plan dur, sera ensuite posé tel quel sur le brancard ; ces dispositifs sont plus maniables et moins encombrants que le brancard, en particulier pour la désincarcération d'une victime ; ils constituent un excellent moyen de respecter l'axe tête-cou-cuisses du blessé.

              b -Le dispositif à lames transversales (type "Sicard et Mans").

Il est constitué d'une série de lamelles en matière plastique, dure et transparente aux rayons X ; chaque lamelle est munie de deux boucles de toile solide, la lamelle de tête portant une sangle transversale de fixation du front.

On glisse transversallement sous le blessé les lamelles, dont la forme et les nervures facilitent le passage ; elles doivent être rapprochées sur la tête et le tronc et plus espacées sous les membres inférieurs (fig. 4- 9).

Les lamelles sont alors réunies par les hampes glissées dans les anneaux latéraux ; ce dispositif est très utile pour soulever les blessés très lourds.







Fig E 4-9 Sicard et Mans


c) Les dispositifs à 2 parties latérales (lames ou "cuillers").

Ils sont constitués de deux parties qu'on glisse l'une après l'autre, latéralement sous le blessé, puis qu'on les réunit pour constituer un brancard rigide ; il peut s'agir :
         -   soit de deux demi-plans durs, longs et étroits, de section triangulaire, fixés chacun à une hampe et
         -   soit de deux séries de cuillers fixées alternativement à l'une ou l'autre hampe ; ces cuillers s'imbriquent lorsqu'on les glisse sous la victime.

Leur mise en place peut obliger à tourner légèrement la victime sur la droite, puis sur la gauche (ou inversement), selon une technique analogue à celle de la mise en place d'un portoir de toile.

                    Fig. E 4-10

          3° - Le Matelas-Portoir Immobilisateur à Dépression (type "matelas-coquille " de Loeb-Haederlé).

On prendra soin de bien ramener le matelas autour du corps du blessé (sauf au-dessus de la tête, qui n'est maintenue que latéralement et en bonne position légèrement basculée en arrière) jusqu'à rigidité complète (fig. E 4-11).

Ce matelas ne constitue un plan totalement rigide dans le sens longitudinal que s'il est placé sur le brancard ; si on l'utilise seul comme portoir, il faut le faire avec 4 à 6 porteurs qui veilleront à éviter toute flexion du rachis et ne le faire que sur de courtes distances.

Vue générale

Coupe (après inspiration)


Fig.  E 4-11 - Matelas Immobilisateur à dépression.

Enfin, toute piqûre, toute déchirure même minime, peut entraîner la perte de rigidité quasi-immédiate.

Les Sangles.

Le levage d'une victime, surtout très lourde, peut être facilité par l'utilisation :
a) D'une sangle courte, des liens larges, de ceinturons solides, d'écharpes triangulaires repliées en bande, noués ou accrochés 2 par 2 :

On les glisse sous la victime et on les saisit de chaque côté comme des poignées en particulier pour la partie lourde du corps (bassin, haut des cuisses) ; on peut procèder de la façon suivante à l'aide d'une sangle d'environ 2,00 m (fig. E 4-12, a) à c) :
      -   engager une extrémité de la sangle sous la taille, environ jusqu'à son milieu, puis faire glisser la sangle
           sous le bassin (partie osseuse et rigide) ;
           -   passer ensuite extrémité sous le creux des genoux et faire remonter le lien sous le pli fessier (blocage de l'articulation de la hanche) ;
      
       -   On obtient d'un côté une petite boucle (poignée), de l'autre les deux brins que l'on réunit par un
            noeud plat pour en faire une deuxième boucle (poignet). Si le lien est trop long, ne pas laisser traîner
            les 2 brins pour ne pas marcher dessus.

                    Fig. E 4-12

          b) D'une longue sangle (5 m) glissée sous la victime et utilisée de façon analogue (fig. E 4-13,a) à f) :

- un équipier engage une extrémité de la sangle sous le creux des genoux, en laissant un tiers de la sangle d'un - côté et les deux tiers de l'autre ; puis remonte la sangle sous le pli fessier a) ;
- un autre équipier, accroupi au niveau du bassin, saisi la sangle à pleines mains de chaque côté et contre
  celui-ci et la maintient en place jusqu'à la fin de la technique b) ;
- le premier équipier prend l'extrémité d'un brin et la glisse sous la nuque, sangle bien à plat  ;
- puis il soulève légèrement l'épaule pour y glisser la sangle à plat ;
- en la maintenant à la hauteur de la taille et à son extrémité, il la fait glisser par un va-et-vient en
   diagonale sous l'omoplate c) ;
- il tend les deux brins de la sangle par les extrémités qui sortent à la hauteur des des épaules de la
  victime ;

Fig E 4-13

- les équipiers se mettent en place ;
- l'équipier au niveau du bassin saisit la sangle à la hauteur du pli fessier de chaque côté du corps e) ;
- l'équipier au niveau de la tête saisit l'extrémité la plus longue de la sangle ;
- la passe en diagnonale dans le dos ;
- fait ressortir le brin sous l'aisselle opposée ;
- saisi l'autre brin ;
- réunit les deux brins et les maintient avec la main (inutile de les nouer ensemble) ;
- prend sa position de relevage ;
- règle les brins de la sangle de façon à bien les tendre ;
- glisse sa main libre sous la nuque à la base du cou de la victime f) ;
- le troisième équipier soutient les membres inférieurs.
La suite du relevage se fait selon les techniques déjà décrites.

III - Mise sur Brancard.

A - Eléments de Choix de la Technique.

Les éléments de choix du matériel et de la méthode sont les suivants :
- nombre d'équipiers ;
- accessibilité de la victime (par la tête, par les pieds, par un côté par deux côtés) ;
- possibilité de disposer le brancard près du blessé ;
- poids du blessé ;
- position du blessé (celle-ci n'influe pas sur le principe de la technique choisie, mais sur la position des -
   mains et des avant-bras des secouristes) ;

B - Portoir ou Planche.

Le portoir ou la planche seront glissés sous la victime.

C - Matelas à Dépression.

D - Montage et Démontage du Brancard Pliant :.

1° - Montage.

Il est démontré à partir d'un brancard complètement replié (fig. E 4-14) .
         
          - Les deux brancardiers se placent chacun à une extrémité du brancard replié ; ils débouclent les
             courroies et déroulent la toile. Lorsque le brancard est muni de bretelles (pour le brancardage à 2),
             les bretelles sont déroulées et les brancardiers les placent sur leurs épaules;
          - Tenant le brancard à l'envers, ils écartent les poignées. L'ouverture des compas est habituellement
             trop dure pour être faite à la main : le brancard entr'ouvet est placé verticalement et chaque compas
             est successivement ouvert d'un coup de talon (bottes, " rangers ") (fig. E 4-15).

          - Les brancardiers retournent à l'endroit le brancard, le posent à terre, vérifient sa solidité (fig. E 4-16)
             Enfin, ils enroulent les courroies de fixation sur elles-mêmes (fig. E 4-17).

            2° Démontage.

 On nettoie et on vérifie le brancard, puis on effectue les manoeuvres précédentes en sens inverse :
          -  le brancard étant vertical, repousser successivement les branches et chaque compas (par
              un coup de talon) ;
           -  retourner le brancard et rapprocher les hampes ;
           -  rouler la toile et la fixer avec les courroies ; enrouler les bretelles autour du brancard replié.


Fig. E  4-14


Fig. E 4-15. Ouverture d'un compas.

E - La Couverture.

Elle est disposée à l'avance sur le brancard ou le matelas immobilisateur à dépression, en diagonale, les bords enroulés de l'intérieur (fig. E 4-18).

Un drap de toile ou non-tissé peut être interposé entre la couverture et la victime et préparé de la même façon.

F - Transfert du Blessé sur le Brancard.

- nécessite du respect de la position d'attente dans laquelle le blessé pourra déjà avoir été installé.
- impératif absolu du maintien de l'axe tête-cou-tronc et de la position correcte de la tête et cela avant,
   pendant et après l'ensemble de la manoeuvre ;
- accessibilité à la victime (voir le tableau des méthodes de mise sur le brancard).

Celui qui donne les ordres (le "chef de brancard")se place :

-  en général, à la tête, suf s'il y a une "difficulté" isolée à un autre niveau (membre inférieurs fracturés sans
    autres lésions du corps, milieu du corps d'une victime très lourde, compression d'une hémorragie ;
-   chez le sujet inconscient ou victime d'un accident ayant provoqué un polytraumatisme et en cas de doute, il maitient la tête (liberté des voies aériennes, maintien de la colonne vertébrale au niveau du cou), quelles que soient les autres lésions visibles ou supposées.

Si la victime est consciente, il la rassure et lui explique qu'on va la placer sur le brancard.

Coupe

E 4-18

Tableau


Fig. E A-18



Tableau des Méthodes de Mise sur Brancard


Victime Accessible aux Equipiers et Au Brancard


a) De tous cotés méthode de base (pont amélioré à 4 + 1)








b) D'un côté : pont néerlandais à 4 (à défaut, à 3)





c) Dans l'axe : pont  amélioré  4 + 1 (à défaut, pont simple 3 + 1)



Préférable.

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