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mardi 21 décembre 2010

Types d'hémorragies


On distingue :


- l'hémorragie externe : le sang s'échappe hors du corps par une plaie :
- l'hémorragie interne : le sang s'écoule à  l'intérieur du corps ;
- l'hémorragie extériorisée : le sang s'écoule par un orifice naturel du corps (nez, oreille...).
   La vie ou la mort est ici souvent une question de minutes.


A - Hémorragie Externe


          En présence d'une hémorragie externe, qui doit toujours être recherchée parce qu'elle peut être masquée par des vêtements, votre conduite devra, sans perte de temps aucune, être la suivante :


- comprimer localement ;
- allonger le blessé ;
- surveiller.


1°  - Compression Directe


- Comprimez à main nue l'endroit qui saigne après avoir au besoin, ôté ou coupé les vêtements à cette place
   et retiré les corps étrangers inclus dans la blessure (verre métal, graviers..), sans toucher à ceux qui sont
   profondément enfoncés (sinon il faudrait pratiquer une compression indirecte).
- Ne désinfectez pas : face à l'hémorragie, l'infection passe au second plan.
- Remplacez la main par un pansement compressif maintenu par une bande ou une cravate : serrez bien
   mais sans excès. Éventuellement, si l'hémorragie persiste, ajoutez un ou plusieurs autres pansements sur le
   premier, mais sans l'enlever, sinon vous pourriez arracher le caillot sanguin formé ou en voie de formation.

 
          Vous pouvez utiliser, si vous en disposez, un pansement individuel ou un coussin hémostatique.
    Pour la mise en place du coussin hémostatique d'urgence pendant laquelle ne doit pas être relâché la
    compression manuelle, suivre les conseils donnés sur la pochette. Si l'hémorragie persiste, il faudra régler
    la tension de la bande en la tendant un peu plus pour obtenir une pression suffisante.


   Le pansement compressif suffit en général à arrêter l'hémorragie.


- Allongez le blessé ;
. en position strictement horizontale sur le dos (pour prévenir l'état de choc), si la victime est consciente :
. en P.L.S, si la victime est inconsciente ou a envie de vomir,
- Soulevez le membre atteint (sauf s'il paraît fracturé), ce qui diminue le saignement. Pour la même raison,
   empêchez le blessé de remuer ;
- Rassurez-le : couvrez-le ;
- Alertez d'urgence un médecin ou les secours organisés
- Surveillez conscience, ventilation et pouls dans l'attente de leur arrivée.
- Si, exceptionnellement, l'hémorragie, ne s'arrête pas, la compression se fera alors à distance; elle est
   indirecte et porte sur un des points de compression.


2° - Points de Compression

          La compression indirecte ou à distance consiste à aplatir en un point précis (le point de compression), le vaisseau qui saigne contre un os sous-jacent, et cela loin de la blessure (comme on appuie sur un tuyau de caoutchouc pour empêcher l'eau de s'écouler).

          Le point de compression arrête ainsi la circulation en aval ou sous-jacente. Une fois établie, la compression.


Cinq points de compression sont importants à connaître  :


a)  - Au Cou



          Il s'agit d'arrêter la circulation dans l'une des artères carotides qui irriguent la tête. La compression s'effectue sur le côté de la trachée, d'avant en arrière contre la colonne vertébrale : pouce droit pour le le côté gauche, pouce gauche pour le côté droit, à environ mi-distance du lobe de l'oreille et du rebord supérieur du sternum.


         Attention ! N'utilisez ce point de compression qu'en dernier ressort, car il peut amener rapidement une perte de conscience du fait du ralentissement de la circulation sanguine dans le cerveau.

 
b)  - Derrière la Clavicule


        Vous comprimerez l'artère sous-clavière appuyant derrière l'extrémité interne de la clavicule et contre la première côte, dans la "salière".


Au Bras


       Vous arrêterez la circulation dans le bras en comprimant avec le pouce l’artère humérale contre l'humérus, à mi-chemin du coude et de l'aisselle, en arrière du biceps


c) -  A l'Aine


       Vous arrêterez la circulation en cas d'hémorragie du membre inférieur en comprimant l'artère fémorale, située près du pli de l'aine, contre l'os du bassin correspondant, avec le poing, bras tendu, et en appuyant de tout le votre poids.

d) - A la Cuisse


        Vous comprimerez l'artère fémorale le long de la face interne de la cuisse contre le fémur, aux 2/5° de la longueur de la cuisse en partant de la hanche, avec le poing, bras tendu et en appuyant de tout votre poids.


        L'illustration de ce point de compression est difficile à réaliser. Nous l'avons également reportée sur une jambe demi-fléchie mais seulement pour une bonne compréhension par l'étudiant puisqu'il est pratiquement impossible d'assurer sur une telle position de la jambe, une pression suffisante.


3°  - Garrot


        Dans les cas très exceptionnels de compression à distance impossible à maintenir ou absolument inefficace d'amputation traumatique d'un membre ou en présence de blessés multiples sur le lieu de l'accident, un garrot peut être placé au niveau du bras ou de la cuisse près de la racine du, membre.

 
      C'est, en effet, un procédé dangereux qui arrête totalement la circulation au-dessous du niveau où il est posé et qui risque de conduire à la gangrène, puis à l'amputation du membre.
Le garrot le plus simple est constitué par un lien large, tel qu'une bande de toile, une cravate, une ceinture...


        Ne vous servez pas de liens susceptibles de couper la peau et même les muscles, comme de la ficelle, du fil de fer...


Comprimez l'artère au niveau d'un point de compression :


. Faites une boucle.
. Passez-la autour du membre.

. Enfilez les extrémités du lien dans la boucle;
. Serrez.
. Nouez.


        Vous devez serrer juste assez pour arrêter l'hémorragie et pas au-delà. En revanche, un serrage insuffisant n'arrêtant que la circulation dans les veines et non dans l'artère risque de faire perdre encore plus de sang
du blessé.


      Un garrot efficace fait naturellement disparaître le pouls sous-jaccent c'est là un excellent moyen d'entraînement tant pour la pose d'un garrot que pour la pratique des points de compression :

- Allongez le blessé en position strictement horizontale (prévention de l'état de choc) ;
- en P.L.S, s'il est inconscient ou s'il a envie de vomir.
- Apposez une étiquette très visible portant l'indication "garrot" l'heure et la minute de pose.
- Couvrez le blessé, mais surtout ne mettez pas un pansement, un vêtement ou une couverture sur le garrot ;
   ainsi dissimulé, il risquerait de passer inaperçu et d'être retiré trop tard.
- Ne desserrez jamais le garrot (risque de mort subite par accident de levée de garrot).
- Surveillez attentivement le blessé.


En cas d’hémorragie Externe


Vous Devez :


- Agir vite,
- Comprimer localement,
- Si insuffisant, comprimer à distance,
- Coucher le blessé et le couvrir (P.L.S. si inconscient),
- Évacuer d'urgence.
 - Mettre un garrot (sauf cas d'amputation d'un membre, d'un afflux de blessé sur les les lieux d'un accident... et si tout a échoué).


B - Hémorragie Interne

 
      Dans l'hémorragie interne, le sang s'écoule et se répand à l'intérieur du corps : dans le ventre, la poitrine ou le crâne. Il peut s'agir de la simple conséquence d'une contusion qui n'accompagne pas une plaie, c'est-à-dire
d'un hématome ou d'une ecchymose.
- L'hématome est constitué par un épanchement important de sang sous la peau ou dans une cavité naturelle la "bosse".
- L’ecchymose est un épanchement plus léger, localise dans l'épaisseur de la peau : c'est le "bleu"


        Vous ne pouvez donc pas voir l'hémorragie interne vous devez la soupçonner, par exemple chez un sujet victime d'un accident grave (éboulement, accident de la route...) qui ne présente pas ou peu de plies ou lésions externes apparentes (choc ou plaie) notamment au thorax, à  l'abdomen , à la tête ou à la cuisse), mais les signes suivants :


- une grande pâleur, des sueurs abondantes ;
- des extrémités froides ;
- une impression d'étouffement avec respiration haletante rapide : une soif vive ;
- un pouls rapide et difficilement perceptible ;
- une agitation anxieuse parfois accompagnée de bourdonnements d'oreilles et d'un obscurcissement de la vue. Ce sont les signes de l'état de choc


La conduite à tenir par le secouriste est simple :

- Allongez la victime en position strictement horizontale ;
. à plat dos, si elle est consciente ;
. en P.L.S, si elle est inconsciente ou a envie de vomir ;
- Couvrez-la.
- Faites assurer d'urgence son transport à l'hôpital afin que la perte de sang subie soit compensée et la cause 
   l'hémorragie recherchée et supprimée le plus rapidement possible.
- Surveillez : vigilance, ventilation, circulation.
- Rassurez-la : ne lui donnez pas à boire.
- N'oubliez pas, en attendant l'arrivée des secours, ou si vous assurez le convoyage de la victime, de noter
  par écrit la fréquence du pouls toutes les cinq minutes. Si elle augmente avec le temps, c'est que le blessé
  continue à saigner.


Hémorragie Interne


- Doit être redoutée devant tout choc ou toute plaie du thorax, de l'abdomen,  de la tête, de la
  cuisse.
- Position horizontale (P.L.S, si inconscient).
- Alerter les secours médicalisés.


Hémorragie Extériorisée


        L'hémorragie interne peut parfois se manifester extérieurement lorsque le sang qui est à l'intérieur du corps arrive à se frayer un passage par les orifices naturels : nez, oreille, bouche, yeux, urêtre, anus, vagin.


1°  - Hémorragie du Nez (épistaxis)


Le plus souvent, l'hémorragie nasale résulte d'un coup banal sur le nez (bagarre, traumatisme direct tel que chute ou le cognement classique contre une porte vitrée).
Elle peut aussi se produire spontanément sans cause apparente.


Pour l'arrêter :


- Faites asseoir le sujet, la tête légèrement penchée en avant :
- Faites-lui comprimer avec le doigt la narine qui saigne pendant au moins dix minutes :
- desserrez-lui le col ;
- et dites-lui :

. de respirer par la bouche et de ne pas avaler pour ne pas gener la constitution du caillot sanguin (lui faire
   mordre quelque chose) ;
. de ne pas se moucher pour ne pas arracher le caillot sanguin formé ou cas en voie de formation ;
- si vous avez de l'aspirine, réduisez-la en poudre aussi fine que possible et répandez cette poudre sur un
   coton que vous glisserez dans la narine (vieux remède de grand mère). Il existe aussi des tampons d'ouate hémostatique tout préparés.
Mais rappelez-vous, qu'une fracture du crâne s'accompagne parfois d'un saignement de nez. Si le  saignement ne s'arrête pas, consultez un médecin.


2° - Hémorragie de l'Oreille  (otorragie)

        Un saignement d'oreille peut avoir diverses causes. Il résulte souvent d'un coup à la tête. Mais il peut être le signe extérieur d'une fracture du crâne. Aussi, sauf le cas d'une plaie évidente du pavillon de l'oreille, faites appel à un médecin.
En attendant son intervention, couchez la victime sur le côté qui saigne pour faciliter l'écoulement.
Ne lavez surtout pas l'oreille et posez simplement dessus une compresse.


3°  - Vomissement (hémorragie digestive ou hématémèse) et crachement de sang (hémoptysie)


        Les vomissements de sang sont généralement en rapport avec une affection du tractus pharyngo-oesophagien (variées) ou de l'estomac, les crachements de sang avec une affection pulmonaire.
Dans les vomissements de sang, le sang rejeté est noirâtre (comme du café, car il est en partie digéré) et mêlé à des débris alimentaires.
Dans les crachements de sang, il est rejeté en toussant : il est rouge clair, mousseux (bulles d'air). On dit souvent aussi " spumeux ".

- Placez le malade en position latérale de sécurité en cas de vomissement de sang.
. demi-assis en cas de crachement de sang.
- Veillez à ce qu'il n'absorbe rien, qu'il reste immobile en attendant l'arrivée du médecin que vous devez
   appeler sans délai.
-  Recueillez vomissements et crachats pour faciliter le diagnostic.
Vous agirez évidemment de la  même façon des vomissements ou des crachements de sang survenus à la suite d'un accident. 4° Hématome Oculaire (oeil au beurre noir).Il apparaît le plus souvent après un choc direct coup de poing, balle de tennis ou de golf, etc.) ou quelquefois indirect (coup violent sur la base du nez).


        La couleur et le gonflement sont  dus à un épanchement de sang dans l'orbite et sous les paupières.
Vous pourrez en enrayer l'extension, dans une certaine mesure, par l'application d'un pansement humide froid ou d'une poche de glace.Vous pourrez en enrayer l'extension, dans une certaine mesure, par l'application d'un pansement humide froid ou d'une poche de glace.  Mais vous devez surtout appeler un médecin pour vérifier l'absence de lésion oculaire ou crânienne, car il peut y avoir une atteinte du globe oculaire sous-jacent. Toujours grave, elle a souvent des conséquences importantes sur le moral du blessé, paniqué à la peur de perdre un œil, sinon la vue.


        En attendant son intervention, allongez la victime à plat dos, immobile, le regard tourné vers le haut après lui avoir mis - sur les deux yeux - un pansement assez rigide.
Faites assurez au plus tôt son transport à l'hôpital. En effet, même l'hémorragie de la chambre antérieure de l’œil, qui se résorbe généralement en quelques jours grâce au repos au lit et à la prescription d'anti-hémorragiques, implique un bilan oculaire, et notamment un examen du fond de l'oeil, pour rechercher l'existence éventuelle de lésions profondes ou d'hémorragies rétiniennes.


Hémorragies Diverses

- rectale : écoulement de sang par l'anus, présence de sang dans les selles ;
- urinaire : présence de sang dans les urines qui deviennent alors plus foncées, voire rouges ;
- génitales, menstruations anormales chez la femme (abondance accrue à la date normalement prévue des
   règles ou d'hémorragies en dehors de cette date - réapparitions d'hémorragies ou de pertes sanglantes
  chez une femme ménopausées) ;Tous ces écoulements sanguins anormaux feront l'objet d'un appel au médecin, ou d'une demande de consultation, car la tête sanguine n'est heureusement, en règle générale, que de faible abondance. Toutefois, si besoin était, en attendant la venue du médecin, la victime, allongée sur le dos en position horizontale si elle est consciente, sera surtout confortée et mise au calme.
Dans les trois types d'hémorragies décrits ci-dessus, appliquez toujours la règle générale consistant à ne pas donner à boire à un blessé, et surtout jamais d'alcool.


Hémorragie Extériorisée

- Comprimer localement, si possible.
- Appeler un médecin (sauf pour un saignement de nez anodin).
- Surveiller.