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jeudi 10 mars 2011

Règlement des Conflits par des Etats Africains.

Si le règlement général veut que les conflits soient réglés uniquement entre Africains, il arrive parfois que les parties recourent à l'intervention des puissances extra-africaines.

a) - La règle générale.

 Si la règle s'applique qu'il s'agisse de recours à la médiation d'hommes d'État ou à une force de paix.

1. Recours à des Dirigeants Africains.

             La pratique a largement montré que les parties au conflit s'adressent de préférence à des dirigeants africains pour contribuer par leurs "bons offices" ou leur médiation au règlement du litige. Si un recours implique l'absence de toute incompatibilité profonde entre les intéressés. Il s'accommode par contre de différence de régimes, de clivages géographiques ou culturels.

             Pourvu que le médiateur soit Africain, et agrée par les parties, le reste importe qu'il soit Président ou membre influent d'un organisme international francophone ou anglophone.
L'idée a été émise par un ancien dirigeant Africain.

             Cette pratique est essentiellement coutumière. Aucun texte n'impose aux parties à un conflit de s'abstenir à recourir à des médiations Extra-Africains. C'est donc une discipline librement consentie.

2. Recours à une force de paix Inter-Africaine.

              L'idée à une force d'intervention de composition exclusivement africaine aurait été envisagée pour la première fois en 1964, lorsque quatre anciennes colonies britanniques, dont le Tanganyika aux prises avec des rebellions armées avaient fait appel aux troupes de la Grande Bretagne. Le Tanganyika soumis le problème à l'OUA et demanda une conférence extraordinaire des Ministres Affaires Étrangères et des Forces Armées, d'accepter le principe de la relève des troupes britanniques par des troupes africaines. Des accords bilatéraux avaient permis la mise en œuvre de ce principe. Quelques mois, ce fut au tour du Congo-Léopold-ville de demander à l'OUA d'aider les États victimes de l'insurrection par la création d'une force militaire africaine.

Ces accords ponctuels et limités n'ont pas paru suffisants. Il fallait un mécanisme permettant de mobiliser dans un délai le plus court une force d'intervention africaine (casques bleus africains pour rétablir la paix dans les conflits africains entre États, ou les conflits armés internes, à implication internationale.

Aussi en 1975-1976, de nouveaux efforts furent déployés, pour instaurer des systèmes de défense collectifs, notamment contre les interventions extra-africaines. C'était notamment le problème soulevé par des États modérés, au sein de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest, de la Communauté Économique de l'Afrique de l'Ouest et du Conseil de l'Entente. Survint alors le premier conflit de Shaba (Zaïre) en 1977. Le président Mobutu lança alors un appel à tous les Chefs d'État Africains pour venir en aide ; et le Maroc envoya un contingent grâce à des moyens logistiques fournies par la France.

Le second conflit de Shako en 1978, permit la création d'une force inter africaine composée de Marocains (le plus fort contingent), d'Ivoiriens, de Gabonais, de Togolais, de Sénégalais, de Centrafricains et d'Égyptiens.

Enfin, l'envoi au Tchad d'une force inter africaine de maintien de la paix, décidé au 18° sommet de l'OUA en juin 1981, vient de se concrétiser par la constitution, en novembre 1981, d'une force composés de contingents zaïrois, nigérians, sénégalais, bénin-ois, Togolais, guinéens, le Gabon devant fournir un soutien logistique. Toutefois, l'on se demande si cette force panafricaine qui se veut "neutre" serait en mesure de remplir sa mission de maintien de la paix sans prendre parti dans la guerre civile qui risque de se rallumer.