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lundi 12 décembre 2011

Protection des Personnes



          La préservation des biens, du capital investi, peut supporter des degrés, des nuances : la sauvegarde des êtres vivants ne saurait admettre aucune installation.


          Dans les commissions de sécurité concernant les établissements recevant du public, des officiers de sapeurs-pompiers doivent se montrer sévères dans leurs prescriptions parce que la panique, le sauve-qui- peut, (causent souvent plus de victimes que le feu lui même). On a vu des gens se jeter par les fenêtres de leur appartement simplement parce que de la fumée, provenant de la cave avait envahi la cage d'escalier.


          La protection des personnes relève à la fois de la prévention et de la prévision et parfois des frontières entre ces deux grands principes de la sécurité ne sont pas nettement tracées. Mieux les biens sont préservés, plus la sauvegarde des personnes est assurée et celles-ci éprouvent un sentiment de sécurité.


          On prévient la panique dans la salle de spectacles par un système d'évacuation des fumées : aspirateurs, trappes, cheminée d'appel.



1° -  Au dégagements, escaliers normaux et de secours :


          L'arrêté du 23 mars 1965, réglementant la sécurité contre les risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public, est la véritable charte de sécurité contre l'incendie. Ce règlement, ainsi que le décret du 14 février 1939 du ministère du travail, imposent des mesures bien définies au sujet de la largeur et du nombre des dégagements.

         
           Lorsque l'effectif à évacuer est supérieur à cinquante personnes ils exigent deux escaliers normaux. En aucun cas, les ascenseurs ne peuvent être considérés comme un moyen d'évacuation.



-   Aux sorties normales et de secours, en nombre et en largeur suffisants, convenablement disposées (  opposées en principe ) :



          En règle générale, tout bâtiment doit être conçu de façon que l'évacuation des personnes puisse se faire de deux points différents au moins. La sortie unique, qui peut être obstruée, présente un grand danger.


          Dans une maison d'habitation, la sortie supplémentaire peut être constituée par une fenêtre, un balcon, une terrasse, accessible au matériel de sauvetage des sapeurs-pompiers.


          Dans les établissements importants, il y a lieu de prévoir des inter-communications, qui peuvent être constituées  par des portes ou des cloisons légers que l'on peut démolir en cas de besoin (prévoir l'outil), enfin, par des balcons et échelles de secours. Tous les dégagements et issues doivent être signalés par flèches et pancartes.



3° -  A l'éclairage normal et de secours :


          Si ce problème a peu d'intérêt dans une maison d'habitation où tous les occupants connaissant les lieux, il revêt une importance primordiale dans un établissement abritant un public nombreux et plus encore si celui-ci n'est que passager. On doit prévoir l'éclairage permanent des dégagements et même un éclairage de sécurité appelé à pallier toute défaillance de l'éclairage normal.



4° - Observations des consignes d'incendie :


          Elles sont établies et affichées dans les établissements assujettis au Code du travail, recevant plus de cinquante personnes ou utilisant des matières inflammables. La direction d'une entreprise doit tenir la main à ce qu'elles soient observées. Il ne suffit pas de placer en évidence une prescription  "Défense de fumer" , mais veiller à son exécution et faire la chasse aux fumeurs clandestins.


          Il faut que le personnel comprenne que les précautions, prise par la direction pour éviter et combattre l'incendie, assurent la sauvegarde de son travail.


          La conduite à tenir en cas d'incendie ne doit pas seulement être affichée, mais inculquée par des exercices : exercices d'alerte, exercices d'évacuation, afin de faire connaître les issues et leur utilisation ordonnée.


          Le personnel peut être exercé à la manœuvre des seaux-pompes, extincteurs et robinets d'incendie s'il y a lieu.




5° -  A l'éducation du public :


           Toute manœuvre de protection serait vaine si l'homme n'était pas lui-même imprégné de la nécessité d'une continuelle prudence, s'il n'était pas persuadé qu'il y va de son intérêt, de son bonheur et même de sa vie.

          Au cours de la semaine de sécurité, on sensibilise le public sur les notions élémentaires de sécurité en employant les moyens suivants : articles de presse, slogans, brochures, tracts, causeries au cinéma, à la radiodiffusion, à la télévision, internet.


          L'expérience démontre qu'un personnel non instruit s'affole en présence d'un danger fortuit et se montre incapable d'utiliser convenablement les moyens mis à sa disposition. Par la propagande, on lui apprend à compter sur lui-même que sur les secours extérieurs, en présence du danger.


          Le public peut faire beaucoup de choses pour préparer l'intervention des sapeurs-pompiers :


- signaler un feu naissant (il est de son devoir de les alerter) ;
- envoyer quelqu'un pour les guider ;
- déblayer les voies d'accès si elles sont encombrées ;
- préparer le passage des voitures dans les chemins malaisés ;
- repérer le plus proche et en préparer l'accès ;
- signaler la présence de liquides inflammables ou produits dangereux.


          Dès l'école, il importe d'inculquer des rudiments de prudence et de secourisme aux enfants : "le geste qui sauve". Des décrets doivent rendre obligatoire l'enseignement de la sécurité, sous toutes ses formes, dans les établissements scolaires.


          En matière de sécurité, tout se tient. La sécurité contre les accidents se greffe sur la sécurité contre l'incendie. Dans l'établissement recevant du public, on disposera des rampes, des garde-fous en prévision d'une chute de personne, des grilles de protection autour des appareils de chauffage pour éviter les brûlures, des grillages sous les verrières, etc.


         La sécurité contre l'incendie est donc un sujet très vaste, qui nécessite une préparation sérieuse, une étude minutieuse de la règlementation émanent de tous les ministères, des connaissances générales de physiques, mécanique, chimie, technologie, hydraulique, architecture, médecine, qui ne peuvent être acquise que par un travail soutenu et un désir de se perfectionner.

         
          L'officier de sapeurs-pompiers est appelé à collaborer avec divers services qui font également de la prévention et de la prévision : architecture, Génie rural, Ponts et Chaussées, Eaux et Forêts, S.N.C.F., assurances, police, Sécurité sociale.


          La police chargée de faire appliquer les prescriptions des commissions de sécurité. Dans certains cas douteux, elle enquête en vue de déterminer si la malveillance est en cause et de prendre les  mesures nécessaires face à cette immoralité du sinistre.


          La sécurité contre l'incendie est financièrement payante. Les compagnies d'assurances, ont si bien compris son intérêt qu'elles consentent, sur les primes, des rabais appréciables, pouvant atteindre jusqu'à
 50 % de votre plus, suivant l'état du bâtiment, l'entretien des installations électriques et les moyens de secours dont on dispose.


          La prévention et la prévision, par les travaux, les servitudes qu'elles demandent aux exploitants, par les dépenses apparemment improductives qu'elles occasionnent, constituent une gêne, une entrave, une atteinte à la liberté. C'est ainsi que, dans les grands magasins, les indications "sortie" sont, pour retenir la clientèle, rendues souvent peu apparentes et l'officier sapeurs-pompiers doit lutter contre cette fâcheuse tendance.


          La prévention ne coute rien quand on a su l'étudier à temps. C'est avant la construction, au stade des plans, qu'elle est facile à établir et vraiment peu onéreuse. Après la construction, il est plus difficile d'en faire reconnaître le bien-fondé et de convaincre qu'il de son intérêt de se mettre en règle.


          Quoi qu'on fasse, la prévention ne sera le plus souvent qu'un compromis entre les exigences de la sécurité et les possibilités de l'exploitation.


          L'inspecteur du Travail et l'officier de sapeurs-pompiers retiendront de la réglementation l'esprit plutôt que la lettre. Sans se montrer tyranniques, ils sauront concilier sécurité et besoin.


          En évaluant un risque, ils feront la part des choses entre ce qu'il  faut supprimer ou réduire et ce qu'il faut tolérer.


          Chaque incendie, coûte, en fin de compte, beaucoup plus cher que l'ensemble des dispositions ou des dispositifs, qu'une prévoyance conduirait à mettre en place et en œuvre.


          Trop souvent, la sécurité contre l'incendie (qui est une  forme d'assurance) n'est reconnue utile qu'après un incendie.


          L'activité obscure et la vigilance de toute personne, responsable de la protection contre l'incendie, trouvent leur récompense dans la satisfaction d'épargner des ruines et de protéger la vie d'autrui.