Le
terme "fondation" englobe, dans le langage courant, les parties de la
construction situées au dessous du niveau général du sol et utilisées
comme caves, sous-sols, garages, etc.
La fondation
proprement dite est l'ouvrage enterré et inaccessible transmettant au
sol et avec la compressibilité et la fluidité de celui-ci.
Des
remblais récents sont très compressibles : des sables immergés des
argiles humides cèdent sous la pression et refluent vers les espaces
environnants.
On est obligé d'asseoir la construction
sur un large plateau général répartissant les charges sur une surface
telle que la pression à l'unité de surface inférieure à celle de
compressibilité ou fluage du sol.
On a également
recours, soit à des puits, forés manuellement ou par des moyens
mécaniques jusqu'au sous-sol résistant, soit à des pilotis.
Les pilotis, qui étaient autrefois en bois, sont à présent le plus souvent fabriqué en série et en béton armé vibre.
Les
pilotis en bois entièrement immergés, ou en terrain sec, se conservant
presque indéfiniment. Ils sont, au contraire, attaqués et détruits dans
la partie mi-aérienne - mi-immergée, qui, en raison des variations du
niveau des eaux, est soumise à des alternatives de sécheresse et
d'humidité. C'est à ce niveau qu'il faut d'abord rechercher l'origine
des troubles provoqués par un fléchissement des fondations sur pieux en
bois.
Les fondations sur pieux, forcés par compression
du sol à l'aide de moutons, ont donné lieu, dans plusieurs cas, à des
phénomènes de poussées et de décompression à distance, se manifestant
par des soulèvements des chaussées et trottoirs ou par le déplacement
latéral des murs de fondation d'immeubles voisins, ce qui compromet leur
stabilité.
Il ne semble pas nécessaire d'insister plus fréquemment sur la description des divers systèmes de fondations.
Même
dans le cas d'immeubles en périls, par suite de leur défaillance, le
sapeur-pompier ne peut intervenir que pour le sauvetage des personnes
ou des biens en danger ou, par des étaiements provisoires, retarder,
l'écroulement jusqu'à achèvement du sauvetage ou du dégagement des
victimes : le surplus est un travail de spécialiste.
La
nécessité d'utiliser au maximum, dans les villes, les emplacements
disponibles et aussi celle de grouper certains services, conduit parfois
à établir deux ou trois étages de sous-sols.
Dans les
terrains aquifères, sièges d'infiltrations, ou dans le cas de locaux
situés en dessous du niveau de la nappe d'eau souterraine, on est obligé
d'établir des cuvelages étanche à l'eau, par inclusion d'une chape de
bitume entre la paroi en béton armé de soutènement des terres et un
revêtement, également en béton, protégeant le bitume d'une perforation
accidentelle.
Dans de tels sous-sol, les cloisonnements
sont généralement en briques enduites, les organes porteurs étant
constitués par des poteaux de béton armé.
Il est recommandé d'y prévoir de larges gaines ou canalisations de ventilation montant jusqu'au sommet de l'édifice.
Le
danger, dans ces sous-sol, est constitué par les marchandises, les
emballages, les archives ou autres matières généralement combustibles,
qui s'y trouvent entreposés. La combustion de ces matières rend les
locaux très vite inaccessibles aux sauveteurs, par suite des
accumulations de gaz extrêmement nocifs, qui s'y forment, et des
températures élevées qui y règnent.
De telles
accumulations de chaleur sont susceptibles, en raison de leur intensité,
de détruire profondément ou de faire éclater les pierres et le ciment
des piliers et de provoquer, par leur fléchissement ou leur rupture,
l'écroulement des parties supérieures.
En complément
des ventilations verticales, des dalots devraient être aménagés dans
les planchers et plafonds des sous-sols, permettant l'introduction de
lances et jets pulvérisés rotatifs.
Dans les caves
ordinaires des immeubles anciens, le danger est constitué par des
accumulations d'objets ménagers et de toutes natures, parfois de paille,
papiers et emballages dont beaucoup sont, aujourd'hui, en matières
plastiques, et aussi par les cloisonnements de caves généralement en
bois de bois de chauffage et des réserves de charbon, des liquides
inflammables etc.
Les escaliers de cave ne doivent pas
être placés dans le prolongement de ceux des étages. En cas
d’impossibilité de réaliser cette disposition, il doit être constitué un
sas à deux portes pleines de degré pare-flammes une heure à une heure
et demie selon la famille du bâtiment, à fermeture automatique ventilé
soit directement sur l'extérieur, soit par l'intermédiaire d'une gaine.
Dans
les immeubles récents, ces séparations sont en briques de faibles
épaisseur, ajourées par leur partie haute ; les murs de refend, qui
constituaient des séparations efficaces, sont remplacés par des poteaux
en fer et souvent en béton armé.
Les très anciens immeubles de certains quartiers comportent encore des caves voûtées en maçonnerie.
Lors
du dernier conflit, l'autorité municipale avait dû prescrire, dans le
cadre des mesures de défense passive, le relevé et l'affichage, dans les
vestibules des immeubles, d'un plan schématique des caves permettant,
dans le cas d'accident, le repérage des couloirs et des parties
susceptibles et servir d'abris.
Cette mesure présente
une utilité encore plus grande, dès le temps de paix pour le repérage et
l'extinction des feux de caves et les accidents de toutes natures :
fuites, accidents de chaufferie qui peuvent se produire.
Un
plan de sous-sol et cave à petite échelle, portant toutes indications
utiles, devrait être établi, en double exemplaire, dont un serait déposé
au centre de secours, permettant ainsi au chef des secours, dès son
arrivée devant l'immeuble siège de l'accident de prendre ses
dispositions en toute connaissance des locaux et de leurs dangers.
On
doit, en effet remarquer que, très fréquemment, le plan affiché dans
l'immeuble ne peut être consulté, se trouvant inaccessible, détruit ou
non affiché par négligence.
Une mesure minimum,
susceptible d'être imposée par le maire, est celle qui concernerait les
immeubles neufs et, surtout, les établissements industriels et
commerciaux.
L'exploitation de carrières souterraines a
laissé subsister dans certaines régions d'anciennes exploitations dont
le ciel n'est soutenu que par des piliers espacés.
Même
dans les parties remblayées, on ne peut construire au-dessus des
anciennes excavations sans procéder à des travaux de consolidation, soit
par puits traversant la carrière et que l'on fait asseoir sur le sol
vierge, soit par construction de piliers sous les points chargés.
L'emplacement
et la configuration des anciennes carrières sont généralement connus
des services techniques départementaux ou municipaux de la région.
Dans
le cas de fissurations importantes ou d'affaissement d'un bâtiment il
est toujours prudent de rechercher s'il n'est pas situé sur un
emplacement anciennement fouillé.
Dans l'affirmative,
les plus grandes précautions sont à prendre et il est indispensable de
procéder à une évacuation des personnes.
Les sauveteurs
ne devront séjourner dans les immeubles en danger que pendant le temps
strictement nécessaire et faire établir, au besoin par la police ou la
gendarmerie, des barrières interdisant l'accès des parties rendues
dangereuses, tant par affaissement du sol que par risque de chute de
matériaux.
Il est à noter que, dans ce cas, les
étaiements peuvent être sans utilité. la zone d'effondrement pouvant
s'étendre au-delà du périmètre de la construction.