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lundi 26 septembre 2016

La marche générale des opérations

Elle comprend : la reconnaissance, les sauvetages, les établissements, l'attaque et la protection, le déblai et la surveillance.


En arrivant sur le lieu de l'incendie, celui qui commande examine rapidement la situation, demande les moyens qui lui semblent nécessaires, ordonne tout de suite les et simultanément les premiers sauvetages et la première attaque. Il reconnait : les tenants et les aboutissants, recueille les renseignements et les avis et au fur et à mesure de sa reconnaissance, arrête ses dispositions. Barrer le gaz est une de ses premières dispositions.


L'extinction régulière d'un incendie est caractérisée par trois opérations : circonscrire le feu, s'en rendre maître, achever l'extinction.


Le feu est circonscrit lorsque les lances sont établies aux points d'attaque choisis et en nombre suffisant pour empêcher le feu de se propager.


On est maître du feu lorsque le foyer diminue d'intensité et que l'on est certain qu'il ne peut plus prendre d'extension dans les limites où il a été circonscrit. C'est à cette phase que les moyens hydrauliques maximaux sont en manœuvre.


Le feu est considéré comme éteint lorsque les foyers principaux sont éteints et que seuls quelques débris brûlent et charbonnent. L'extinction est achevée en déblayant jusqu'à ce qu'il n'ait plus de matières en combustion.


Éventuellement, une surveillance et des rondes sont exercées jusqu'à ce qu'on ait acquis la certitude qu'aucune reprise de feu n'est possible.


Au cours des différentes phases, des opérations de ventilation et de protection doivent être prescrites pour limiter les dégâts. Dans certains cas, elles sont menées d'emblée, avec les opérations d'attaque.



La Reconnaissance



Objet d'une reconnaissance


La reconnaissance consiste à explorer les endroits exposés à l'incendie et aux fumées, de manière à faire tout de suite les sauvetages, à discerner les matières qui brûlent et à  déterminer les points d'attaque et les cheminements à suivre pour y parvenir.


La direction de la reconnaissance appartient au commandant de détachement qui peut charger des gradés de reconnaissance partielles et simultanées.


Conduite d'une reconnaissance


Une reconnaissance doit s'approcher le plus possible du foyer pour juger de son emplacement, de son étendue,  de sa nature et des risques d'extension dans les plans verticaux et horizontaux.


Celui qui fait une reconnaissance doit pénétrer, à moins d’impossibilité, par des communications existantes et notamment par les escaliers, il force les portes à l'aide de la pince, de l'outil vannetais, de la hache, de la masse... Il les enfonce si c'est nécessaire. Quand les escaliers sont impraticables ou quand ils menacent ruine, il atteint les fenêtres à l'aide d'échelles. Il cherche, en faisant le tour du feu, à se donner une idée de la disposition des abords, des communications, des murs et des toits.


Il marque, en principe sur les portes, les locaux qu'il a visités, en inscrivant "VU"  et son nom (craie ou autre moyen).


Il fait évacuer les locaux menacés.


Il porte son attention sur les maisons qui sont au pourtour du foyer y pénètre. s'il le juge utile, pour reconnaître ce qu'il renferment.


Quand la reconnaissance est terminée, les portes et les fenêtres des locaux sont, en principe maintenues fermées.


Détermination des points d'attaque


On appelle point d'attaque, l'emplacement d'un porte-lance.


Pour déterminer les points d'attaque, on recherche les endroits vers lesquels la propagation du feu peut se faire le plus facilement ou à partir desquels l'action des lances sur le foyer principal sera le plus efficace.


La conservation des communications ordinaires, et en particulier des escaliers doit être assurée dans toute la mesure du possible, étant donné la facilité qui en résulte pour toutes les opérations.


Les pièces de la construction qui en soutiennent d'autres, ont besoin d'être préservées, afin d'éviter des écroulements. Pour protéger les locaux voisins du feu, des sapeurs, disposant de moyens appropriés (seaux-pompes), lances, etc.) sont, dans certains cas, placés en surveillance. Cette précaution est surtout nécessaire dans les combles.


Au cours de l'extinction, des reconnaissances aussi fréquentes que possible, sont effectuées, notamment pour surveiller les dégâts que peuvent occasionner les écoulements d'eau.


Les Sauvetages


Dispositions générales


Dès son arrivée sur les lieux du sinistre, le chef de détachement s'enquiert des personnes en danger. Il explore, ou fait explorer les endroits qui lui ont été indiqués, puis les autres locaux qui on pu être envahis par les flammes ou par la fumée, surtout aux étages supérieurs. L'emploi de haut parleur portatif est de nature à rassurer les personnes en danger ou croyant l'être.


Conduite des Sauvetages



Celui qui dirige les secours, emploie aux sauvetages le personnel qu'il juge nécessaire et compétent et s'efforce en même temps d'attaquer le feu.

L'arrivée de l'eau et la ventilation facilitent les sauvetages, dans bien des cas : les flammes sont abattues, la chaleur diminue, le risque d'asphyxie est moins grave et les personnes exposées reprennent confiance ; les escaliers peuvent devenir praticables et constituent la voie la plus sûre pour sauver ou mettre en sécurité les
personnes


Les sauvetages et les mises en sécurité sont exécutées conformément aux principes définis au Titre III de la présente partie.


Les Établissements


Les établissements réalisés conformément aux règles fixées par les textes en vigueur :


Les bouches d'incendie sont utilisées en tenant compte de leur débit, de leur pression, du diamètre de leur conduite et de leur emplacement par rapport au feu.


Autour d'un foyer étendu, la zone d'action est divisée en secteurs d'attaque. Un officier peut être désigné pour coordonner les opérations de plusieurs secteurs.


Chaque chef de secteur étudie d'une manière complète, le secteur qui lui est confié, il dirige ses personnels et leur indique la nature des établissements et les emplacements des porte-lance. Ces emplacements sont choisis, surtout dès le début, de façon à pourvoir abattre les les flammes le plus vite possible et permettre aux jets des lances d'arriver compacts sur le feu.


L'attaque


Dispositions générales


L'attaque est la phase de la manœuvre destinée à abattre les flammes pour enrayer la propagation du feu et aboutir à l'extinction du foyer.


Tous les efforts doivent tendre à le circonscrire avec un certain nombre suffisant de lances, pour qu'il ne puisse se propager.



Modes d'attaque


Si le foyer n'a pas une grande étendue et si le feu ne peut prendre une rapide extension, on l'attaque à l'aide d'une ou plusieurs lances munies ou non d'un diffuseur : on le maîtrise sans avoir besoin de le circonscrire.


Si contraire, l'incendie a pris tout de suite une violence telle que tous les foyers ne puissent être attaqués simultanément, il faut porter ses efforts sur les points les plus menacés. Au besoin, des ouvertures sont pratiquées dans les cloisons pour faciliter l'attaque.


Les grosses lances et les lances à grande puissance ont une grande portée de jet, mais peuvent occasionner des dégâts. Elles sont difficiles à manœuvrer et à déplacer : il y a donc intérêt, dans de nombreux cas, à les remplacer dès que possible par de petites lances, plus maniables.


L'utilisation du jet diffusé offre souvent des avantages. Toutefois, il y a lieu de se souvenir que le débit des lances doit être en rapport avec l'intensité du foyer. En effet,si le débit du diffuseur est insuffisant par rapport à l'intensité du foyer. Il se produit une vaporisation instantanée et des retours de flammes et de vapeurs brûlantes souvent dangereux pour les porte-lance.



La Protection


Dispositions générales


La protection est destinée à limiter le plus possible les dégâts occasionnés par l'eau, le feu, la chaleur ou la fumée.


Pour être efficace, elle doit être réalisée le plus rapidement possible sans attendre l'arrivée des engins spécialisés, les matériels de protection des engins de première intervention (fourgon en particulier) doivent être employés sans tarder. Ses diverses phases et celle l'extinction se déroulent simultanément.


Les opérations de protection comprennent la reconnaissance et la manœuvre proprement dite ; celle-ci varie avec l'importance des locaux et objets menacés et nécessite généralement :


- le bâchage ;
- l'évacuation de l'eau ;
- l'assèchement ;
- le déménagement ;
- l'aération ;
- l'étaiement léger.


Une attention particulière doit être portée aux pollutions indirectes causées involontairement par les personnels.


          - mauvaise évacuation des gaz-toxiques,
          - rejet en égout, en cours d'eau ou dans le sol des eaux chargées de polluants, produits toxiques, ou
            de l'intervention.




La reconnaissance


Le chef d'agrès de la Protection est placé sous les ordres du Directeur des secours, mais quand il est engagé, il doit de sa propre initiative, prendre les mesures dont l'urgence s'impose.


Dès le début des opérations, il porte son attention sur les locaux sinistrés, sur ceux situés directement  en-dessous du feu et ceux voisins du feu, ainsi que sur la nature et la disposition des objets menacés.


La Manœuvre


La manœuvre se fait conformément aux prescriptions du BSP 256.


La déménagement est exceptionnel et ne peut être exécuté que sur ordre du directeur des secours ; la plupart du temps, on a intérêt à protéger les objets ou marchandises sur place.


Un déménagement intempestif peut être dangereux et a souvent pour résultat de causer des dégâts qui auraient pu être évités ou d'aggraver des dommages qui auraient été peu importants.


On ne devra donc procéder à un déménagement que dans des cas tout à fait particulier, encore faudra-t-il qu'il ne gène en quoi que se soit les sauvetages et les établissements.?


Si le déménagement ne peut être évité, le directeur des secours désignera un emplacement pour y déposer les objets. Ce dépôt sera gardé par des agents de police.


L'enlèvement de bijoux, valeurs, livres de comptabilité,doit faire l'objet d'une attention particulière.



Le Déblai


Au cours de l'attaque, le déblai a pour but de faciliter l'extinction ; une fois le feu éteint, il a pour objet de déplacer les décombres qui pourraient encore cacher des foyers et d'écarter ainsi tout risque de reprise de feu.


Dans le cas où il y a un amas considérable de décombres à déplacer, les intéressés font appel à une entreprise civile ; en cas de refus, on fera intervenir le commissaire de police. Lorsque le laboratoire Central de la Préfecture de Police a été demandé, le déblai est retardé jusqu'à l'arrivée de la personne qualifiée ; l'extinction est réalisée sans déblai ou par un déblai sommaire.


Au cours du déblai, il y a lieu de porter une attention particulière au dégagement  du pied des murs sur les trous dans les planchers, sur les points en contact avec des boiseries et sur ceux que le poids des débris pourrait faire écrouler. L'écoulement de l'eau qui séjourne sur les planchers est assuré en y pratiquant, au besoin, une ouverture en un point judicieusement choisi.


La Surveillance


Le service de surveillance sur les lieux du sinistre, à pour objet d'empêcher une reprise du feu après le départ des secours.


L'effectif de service varie suivant l'importance du sinistre, l'étendue des locaux à surveiller et le nombre des lances encore utiles. Il est aussi réduit que possible.
Après un sinistre important où les risques de reprise de feu sont sérieux, une réserve de matériel prêt à être utilisé, doit être laissé à la disposition du chef responsable.


Les relèves du service de la surveillance sont effectuées conformément à l'annexe VII du présent règlement. Si le service ne peut être assuré par le centre de secours, le chef de garde en réfère au commandant de groupement (BCOT).


Pendant la durée de la surveillance, une ou plusieurs rondes sont effectuées par un officier ou un sous-officier à intervalles réguliers. Chaque ronde fait l'objet d'un compte rendu par message.


Le service de surveillance est retiré à l'issue d'une ronde ayant conclu à l'extinction totale du sinistre.



LA RENTRÉE AU C.S DU DERNIER DÉTACHEMENT CONSTITUE (DERNIER ENGIN OU DERNIÈRE ÉQUIPE DE DÉBLAI OU DE SURVEILLANCE ) MARQUE ALORS L'HEURE DE FIN
D'INTERVENTION.


Cependant, chaque fois que le chef de garde (ou le directeur des secours) le juge nécessaire, notamment à l'issue de grands feux, d'opérations délicates ou en présence de lieux complexes et imbriqués, il programmera un service de rondes destiné à prolonger de façon intermittente le service de surveillance précédemment retiré.


LA RENTRÉE   AU  C.S.  DE  LA  DERNIÈRE  RONDE  CONSTITUE  ALORS  L'HEURE  DE  FIN  D’OPÉRATION.  CETTE HEURE  SERA   TOUJOURS  POSTÉRIEURE  A  CELLE  DE  FIN  D'INTERVENTION.


REMARQUES


1 -  La distinction faite plus haut entre l'heure de fin d'intervention et l'heure de fin d'opération a pour origine :

     1.1 - La nécessité de clore l'intervention avec la fin des opérations actives afin de ne pas en gonfler                         abusivement la durée par des actions "passives menées elles, jusqu'au terme de l'opération                              proprement dite (rondes).

      1.2 -  La nécessité sur le plan juridique, de préciser que si l'intervention active est bien finie (rapport de                   secours), l’opération n'est pas arrivée à son terme pour autant.

         2 - L'expression "OPÉRATION TERMINÉE" ne peut donc être utilisée que pour indiquer qu'une
               opération, soit l'ensemble des phases actives et passives, est définitivement conduite à son terme.

         3 - Par ailleurs, la fin d'une phase de la "marche générale des opérations" ou présentant un caractère      
               particulier, peut être soulignée en cours d'intervention par un message de renseignements                                se présentant exclusivement sous la forme :  "OPERATION DE RELEVAGE"  terminée...                              "RECONNAISSANCE terminées..."

          4 - Enfin, étant un élément à part entière de la marche générale des opérations, le "DÉBLAI" et la                           la SURVEILLANCE constituent des tâches ingrates qui doivent être effectuées avec le plus grand                soin.          








jeudi 22 septembre 2016

Les Extincteurs



A - GÉNÉRALITÉS


           Les extincteurs sont des appareils étanches, qui permettent de projeter et de diriger un agent extincteur sous l'effet d'une pression intérieure celle-ci peut être assurée par :

- une compression préalable du produit ;

- la tension des vapeurs de l'agent extincteur lui-même ;
- la libération d'un gaz auxiliaire ;
- la manœuvre d'une pompe à main.


1 - Selon leur destination.


            A cet effet, on a classé les différents types de feux en cinq catégories : quatre classés et une hors classification.


Classe "A" : "feux secs" intéressant les matériaux à base de cellulose (bois, papiers, cartons), ainsi que ceux à base de carbone et pour lesquels, l'eau est le meilleur agent d'extinction.

Classe "B" : "feux gras", feux d'hydrocarbures ou d'alcool, pour lesquels l'eau est, sauf dispositifs particuliers, généralement inefficace et parfois contre-indiquée.

Classe "C" "feux dits "de gaz", intéressant par exemple : méthane, propane, butane, gaz de ville.

Classe "D" "feu de métaux" (tels que sodium, magnésium, aluminium), qui nécessitent l'emploi de produits particuliers adaptés à chaque cas.


Feux hors classification : feux de caractère particulier, qui n'ont pu à ce jour, être répartis dans les classes bien définies : plastiques, celluloïd, carbure de calcium;


2 - Selon la nature de l'agent extincteur contenu.

- Extincteur à mousse.
- Extincteur à liquide ignifuge.
- Extincteur à eau (jet plein).
- Extincteur à eau pulvérisée.
- Extincteur à eau (jet plein) avec mouillant.
- Extincteur à eau pulvérisée avec mouillant.
- Extincteur à poudre.
- Extincteur à anhydride carbonique.
- Extincteur à hydrocarbures halogènes.


2. En fonction de leur masse.


Extincteurs portatifs : dont la masse en ordre de marche est inférieure à 16 kg : peuvent être pourvus d'un ajustage fixe ou d'une lance, fonctionnant soit droit, soit par renversement.



Extincteurs portables : dont la masse en ordre de marche est composée entre 16 et 26 kg. Fonctionnant sans renversement. L'ajustage est relié à l'appareil par un tuyau flexible : le jet peut être dirigé sans déplacement de l'appareil.


Extincteurs dorsaux : dont la masse en ordre de marche est inférieure à 30 kg. Pourvus d'un système d'attache permettant le transport à dos d'homme et d'un tuyau flexible avec ajustage pour diriger le jet.


Extincteur sur roues : tractables à bras ou remorquage, dont la charge peut être de plusieurs centaines de litres ou de kilogrammes.

            Sur chaque appareils sont portés les renseignements permettant d'identifier l'agent extincteur et indiquant son mode d'emploi ; obligatoirement.au moins :

- nature et quantité du produit ;
- nature et quantité du gaz auxiliaire contenu dans la cartouche (pour les appareils en comportant) ;
- mode d'emploi, si possible accompagné de figure ;
- la ou les références du ou des foyers-types éteint (classe indiquée par sa lettre dans une étoile).
- les températures limites de conservation et d'efficacité ;
- les dangers d'emploi s'il en existe ; par exemple : "A ne pas utiliser sur courant électrique" "A ne pas utiliser
   sur feux gras" "Aérer ou ventiler après usage" ;
- le nom et l'adresse du constructeur ou du propriétaire de la marque.

            Les extincteurs sont revêtus en rouge, à l'exception des appareils d'un volume inférieur à 0,5 l qui peuvent être chromée.
 Les lettres composant les diverses inscriptions décrites plus haut sont de couleur :
- blanche, si la nature de l'agent extincteur n'entraîne aucun danger particulier d'emploi ;
- jaune vif, dans le cas contraire.
- Les extincteurs doivent être placés de préférences à proximité des voies d'accès aux locaux (porte d'entrée), être facilement visibles et avoir leurs abords dégagés de tout matériel et marchandise. Il y a en outre avantage à les grouper par deux (défaillance possible de l'un d'eux).

             Les extincteurs demandent une vérification et un entretien périodiques (selon indications fournies par les constructeurs), faute de quoi ils constituent une sécurité trompeuse.

           Les extincteurs fonctionnent soit par percussion, soit par renversement, soit encore au moyen d'une pompe. Il y a donc lieu d'en connaître le mode de fonctionnement avant de les mettre en action : lire avec soin la notice "mode d'emploi".
- Diriger le jet sur la base des flammes.


 B - DIFFÉRENTS TYPES D'EXTINCTEURS.


1 - Les extincteurs à mousse.

          Conviennent pour l'extinction des feux d'hydrocarbures (essence, mazout) et peuvent être utilisés dans la majorité des cas, sauf pour les "feux électriques";

           La mousse est obtenue par la réaction chimique d'un acide A, ou d'un sulfate d'alumine jouant le rôle d'acide, sur une solution basique B de bicarbonate de sodium. Il se dégage du gaz carbonique, et un émulsif, tel que la saponine, le suc de réglisse forme avec le gaz une agglomération de fines bulles;

            10 l de solution donnent 100 l de mousse qui agissent sur le foyer à la manière d'un cataplasme gorgé d'humidité et de couverture étouffante empêchant l'accès de l'air.

            La mousse forme une couche protectrice qui adhère même aux parois verticales, se conserve plusieurs heures et s'oppose aux reprises de feu. Pour répandre la mousse sur une nappe de carburant en feu, déplacer le jet de droite à gauche en"fauchant " et en commençant par le bord le plus rapproché.

Portée du jet : 6 à 12 m.

2 - Les extincteurs à eau et à liquide ignifuge (bicarbonate, sulfate, silicate, chlorure).

            Ils conviennent pour les feux secs de la classe "A".

             Ils peuvent être remplacés avantageusement par les seaux-pompes, d'une grande capacité, d'un fonctionnement plus certain et peuvent être ré alimentés en cours d'emploi.


3 - Les extincteurs à eau pulvérisée (avec ou sans mouillant).

Ils sont efficaces sur les feux des classes "A et "B".

            La vaporisation des gouttelettes d'eau pulvérisée est environ dix fois plus importante que celle de l'eau en jet plein. Il n'en résulte une action de refroidissement du foyer simplifiée et l'effet d'étouffement par la vapeur augmente considérablement. La portée des appareils est plus faible, mais l'opérateur est mieux protégé contre la chaleur rayonnante.


4 - Les extincteurs à poudre.

            La poudre est en général un mélange de bicarbonate de soude ou de potasse de sels divers, de terre d'infusoires de sable fin.

            Les extincteurs à poudre sont utilisés pour les feux sur les appareils et canalisations électriques, sur les hydrocarbures (essence), les gaz de pétrole ou de ville, et d'une manière générale pour les feux de matières ou objets que les liquides pourraient dégrader.

            Certaines poudres ayant l'inconvénient de s'hydrater à la longue de se tasser également, ces appareils ne donnent des garanties de bon fonctionnement qu'autant qu'ils possèdent une soupape de sécurité et que la charge doit être vérifiée périodiquement.

            En outre, les poudres sont de types divers, ne convenant pas indifféremment aux différents types de foyers. Il faut éviter de les mélanger lors de la recharge d'appareils.

            Les poudres sont désignées par une (ou plusieurs) lettre (s) de l'alphabet correspondant aux lettres de classification des feux : exemple : poudre B.C. (ne convient pas pour les feux de classe "A", "B" et "C", mais n'est pas efficace sur les feux de classe "D";


5 - Les extincteurs à anhydride carbonique.

            Ces appareils conviennent particulièrement pour les feux d'appareils électriques pour les feux d'hydrocarbures également. L'extincteur contient du gaz carbonique liquéfié qui, en se détendant , agit sur le foyer par soufflage, étouffement (gaz impropre à la combustion) et par refroidissement par (production de neige).

            Le gaz ne détériore pas les objets qu'il atteint et à dose de 18% rend l'atmosphère inexplosible et même simplement in-comburante.

Portée : 2 m environ.


           Il faut empêcher la formation d'un glaçon qui pourrait boucher l'orifice.



6 - Les extincteurs à hydrocarbures halogènes.


             On appelle "hydrocarbure halogène" un hydrocarbure dans la molécule duquel les atomes d'hydrogène ont été remplacés, partiellement ou en totalité, par un nombre équivalent d'atomes d'halogènes : fluor, chlore, brome ou iode.

              Ces extincteurs servent surtout à l'extinction des feux d'hydrocarbures, de voitures automobiles et d'appareils ou canalisations électriques. Ils peuvent convenir aussi à n'importe quels autres feux (avec toutefois une réserve quant sur feux hors classification).

               Ces extincteurs servent surtout à l'extinction des feux d'hydrocarbures, ils dégagent des vapeurs lourdes, isolantes,  qui arrêtent la combustion mais peuvent incommoder l'opérateur dans un local. Il faut donc les utiliser avec précaution en éviter l'emploi dans les locaux exigus et mal aérés (sous-sols, par exemples et toujours bien ventiler le local après usage.

               Il faut, en outre, se méfier des risques de corrosion par produits de pyrolyse, de matériels délicats : électronique, mécanographie.

lundi 19 septembre 2016

Epreuves des bouches et poteaux d'incendie publics

 
1 - But.

Les épreuves des bouches et poteaux d'incendie ont pour but de vérifier l'existence, la signalisation et le bon fonctionnement des appareils. Ils permettent, en outre, au personnel des corps de sapeurs-pompiers d'en connaître les emplacements.

Les épreuves sont effectuées par des gradés et sapeurs, autant que possible accompagnés d'un employé du service des eaux concerné.

2 - Épreuves des bouches d'incendie.

Fréquences des épreuves.

Toutes les bouches d'incendie de 100 mm ou de 150 mm, placées sur la voie publique, devraient être visitées une fois par mois, à la diligence des chefs de corps, d'après un tableau de répartition de tournées de bouches.

Des bouches de 100 et 150 mm sont installées aux frais d'administrations ou de particuliers pour la défense de leurs établissements ou immeubles. Elles sont dites "privées" et devraient également être visitées :

- tous les mois, dans les résidences, cités, lotissements privés à usage d'habitation et dans les centres
  commerciaux ;
- tous les trimestres dans les autres établissements.

Toutes les bouches d'incendie nouvellement installées doivent être reconnues et éprouvées dès que leur installation est connue (nécessité d'une liaison étroite entre les corps de sapeurs-pompiers et les services installateurs : Génie rural, Services des eaux, etc.).

Mode Opératoire :

L'épreuve d'une bouche d'incendie est faite obligatoirement au moyen d'un pèse-bouche, en opérant de la manière suivante :

- dégorger, convenablement la bouche, en l'ouvrant puis la refermant, lentement, dès que l'eau sort
  franchement ;
- monter le pèse-bouche, robinet de purge ouvert ;
- fermer le robinet de purge ;
- assurer l'ouverture totale de la bouche (13 à 17 tours) ;
- lire la pression indiquée par le manomètre ;
- fermer le robinet de purge ;
- lire la pression indiquée par le manomètre ;
- fermer la bouche et démonter le pèse-bouche ;
- vérifier si les vidanges de la colonne montante et du coffre s'effectuent normalement ;
- nettoyer le coffre et graisser au besoin les tourillons du couvercle et sa genouillère, ainsi que la tige filetée
   du règlement.

Lors de la réception d'une nouvelle bouche et, par la suite, périodiquement, il est bon de contrôler également le débit des appareils en utilisant un contrôleur de débit ou "débitmètre".


Signalement :

Les observations relevées au cours des tournées de bouches sont consignées sur un registre spécial ouvert au centre de secours.


Les demandes de travaux d'entretien ou de réparation sont adressées :

- au Services des eaux pour les appareils publics ;
- aux intéressés pour les bouches privées.


Responsabilité des corps sapeurs-pompiers (voir modèle de certificat de dégagement de responsabilité)

Les sapeurs-pompiers doivent établir un Certificat de Dégagement de Responsabilité :

- pour tout incident ou accident qui pourrait être occasionné par le personnel ou le matériel du corps
  des sapeurs-pompiers lors des épreuves des moyens ci-dessus désignés.

Les chefs de corps doivent faire, tous les deux ans, par les propriétaires ou responsables d'établissements, ou leur représentant, des imprimés dégageant le corps de toute responsabilité en cas de détérioration des bouches ou poteaux d'incendie privés au cours des épreuves. Il est bon de renouveler ces documents à chaque changement de propriétaire. Les imprimés sont conservés par les chefs de corps.

Dans le cas où l'organisme responsable a refusé de signer cette décharge, les épreuves doivent être faites par un de ses représentants, en présence des sapeurs-pompiers, qui se bornent à indiquer les réparations à effectuer éventuellement.

 Périodes de gel :

Les bouches d'incendie ne sont pas essayées à eau quand la température extérieure descend au dessous de - 3°. Dans ce cas l'épreuve se borne à :
- à la reconnaissance des emplacements, afin de s'assurer qu'ils ne sont pas encombrés ;
- la vérification de l'ouverture du couvercle ;

Pour éviter une détérioration rapide par corrosion, il est formellement interdit de mettre du sel dans le coffres et les colonnes des appareils.


Bouches encombrées :

Les bouches encombrées par des matériaux lourds, des éventaires, des véhicules en stationnement, ou masquées par des barricades de chantiers, sont immédiatement signalées aux services de police concernés, auxquels. Ils faut indiquer les numéros d'immatriculation des voitures en cause (voir modèle de signalement).

Les appareils recouverts de tables ou chaises, aux terrasses de cafés, sont essayés normalement, sous réserve que ces matériels soient déplacés par les soins des commerçants.

3. Épreuves des poteaux d'incendie.

Les poteaux d'incendie, publics et privés, répertoriés communément avec les bouches d'incendie, son inclus, sans discrimination, dans les tournées de bouches et essayés selon la même périodicité que ces dernières.


Le processus d'essai est le suivant :

- s'il y a lieu, ouvrir le coffre de protection, ou enlever les carters de protection, avec la clé de barrage ou la
   clé spéciale pour poteaux ;
-  démonter le bouchon supérieur de 100 ;
-   vérifier le serrage des deux bouchons de 65 (pour le poteau de 2 fois 100, démonter l'un des bouchons de
     100 et vérifier le serrage de l'autre bouchon de 100 et du bouchon de 65) ;
-    monter le pèse-bouche, robinet de purge ouvert, sur l'orifice libre de 100 ;
-    ouvrir lentement le poteau en manœuvrant le régulateur jusqu'à ce que la purge d'air soit complète ;
-    fermer le robinet de purge ;
-    assurer l'ouverture totale du poteau (13 tours dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour les P.I
     de 2 fois 100 ;
-    lire la pression indiquée au manomètre ;
-    vérifier l’étanchéité des joints des bouchons obturateurs ;
-    fermer le poteau jusqu'à ce que l'aiguille du manomètre revienne progressivement vers zéro ;
-    ouvrir le robinet purgeur du pèse-bouche et attendre que s'évacue l'eau comprise entre le niveau des
      prises de refoulement et la partie supérieure de la colonne ;
-    démonter la pèse-bouche ;
-    s'assurer que le vidange de la colonne s'effectue normalement ;
-    remonter le bouchon obturateur de 100 mm ;
-    refermer, s'il y a lieu, le coffre.

Comme pour les bouches d'incendie, il est bon de contrôler périodiquement et en tous cas lors de la réception de l'appareil neuf, le débit des poteaux d'incendie.

En cas de détérioration les poteaux d'incendie font (l'objet de signalements et de demandes de travaux dans les mêmes conditions que les B.I°;

Ils ne font pas non plus essayés à eau en période de gel et sont signalés aux services de police concernés lorsqu'ils sont encombrés ou masqués indûment.

4. Matériel à emporter pour les épreuves.

- clé de barrage ,
- clé pour poteau d'incendie ;
- un raccord intermédiaire pour poteau d'incendie ;
- pèse-bouche (éventuellement, aussi, contrôleur de débit) ;
- tricoises ;
- une raclette pour nettoyage du coffre ;
- une boîte à graisse et un pinceau pour graisser les tourillons du couvercle et de la genouillère ;
- une boîte de suif pour la tige filetée.

  5.  Cas particuliers.

Lorsque les épreuves ont lieu sans présence d'un employé du Service des eaux et que le personnel se trouve dans l'impossibilité de refermer un appareil le gradé d'épreuves doit alerter immédiatement le Service des eaux et, si la fuite est importante, rester sur place jusqu'à l'arrivée de son représentant.


Détérioration susceptibles d'entraîner une responsabilité communale ;

Les détériorations suivantes, susceptibles de mettre en cause, en cas d'accident subséquent, la responsabilité de la commune, doivent être signalées immédiatement au Service des eaux concerné :
- tampon de regard de vidange brisé ;
- couvercle détérioré, risquant de provoquer des chutes de passants ;
- appareil restant en écoulement l risques d'affouillement ou d'inondation ;
- appareil découvert indisponible alors que le Centre de secours n'en était pas avisé ;
- carré de régulateur cassé, couvercle impossible à ouvrir, rendant l'appareil indisponible, etc.











dimanche 28 août 2016

Noyade


La prévention reste la meilleure protection, ... mieux on sait nager et plus on a de chance d’éviter des noyades. C’est valable pour tous les âges ...
Il est important pour le secouriste de pouvoir reconnaître, sur l'aspect extérieur de la victime, les signes de la noyade, de savoir quelle doit être la conduite à tenir, sommairement, car ces détails relèvent des mentions "ranimation" et "sauveteur aquatique". Le secouriste doit également être parfaitement informé de tous les éléments utiles à la prévention des noyades.

 A - Aspect Extérieur de la Victime.

L'aspect extérieur de la victime est important. Elle ne répond pas aux questions et est donc non vigilante : on n'observe pas de mouvements de la cage thoracique ni de l'abdomen.

Mais, en outre, la victime présente habituellement - ces signes étant donnés à titre
informatif... :
- soit un aspect congestif ou type bleu, le visage, les lèvres les extrémités des membres avec une coloration bleu-violacé ou même grise (signes de cyanose) au lieu de leur couleur rose normale ;
- soit un aspect syncopal, avec un teint pâle ou blanc mat, un pouls qui a disparu et des pupilles dilatées.
La noyade est, en effet, habituellement, définie comme le résultat d'une inondation hydraulique des voies aériennes broncho-alvéolaires à la suite :
- d'une submersion par épuisement ou incapacité technique du nageur (noyade primitive) ;
- d'une syncope-réflexe (noyade secondaire).
Mais il faut aussi savoir que dans un petit nombre de cas (10 % environ). il y a noyade sans inhalation d'eau par arrêt cardio-respiratoire immédiat et spame laryngé interne.
Il faut donc plutôt se reporter aux circonstances de la noyade pour distinguer comme autrefois :

1) - La noyade vraie, qui est le fait d'un sujet ne sachant pas nager, d'un nageur débutant, mais aussi d'un nageur confirmé qui se noie par épuisement, par affolement parce qu'il est entraîné par un fort courant d'eau, renversé par des rouleaux ou des paquets de mer, entravé par des herbes, rester incarcéré dans son véhicule tombé dans un cours ou un plan d'eau... Après un spasme de la glotte dû au contact de l'eau au niveau des voies aériennes supérieures suivent une brève syncope, puis une relance de la respiration avec des mouvements rapides qui, peu à peu, diminuent d'amplitude. Et la mort survient après 5 à 6 minutes par un arrêt cardiaque qui succède à l'arrêt respiratoire.

C'est le tableau classique du noyé bleu.

2) -  L'hydrocution, longtemps appelée à tort "congestion", qui est une syncope primitive au cours de laquelle survient la noyade. Ce phénomène s'observe chez les baigneurs en eau libre, mais aussi dans une baignoire ou  au cours de la douche.

Les causes en sont multiples.

. Elles peuvent, en effet être traumatique (choc sur une région réflexogène). psychique (affolement, panique), muqueuse (c'est la "tasse"), cutanée (allergie aux algues...), mais la plus certaine est la différence de température entre le corps du baigneur et l'eau (le "cryochoc").

En effet, l'hydrocution survient surtout l'été et apparait comme une complication d'un bon repas bien arrosé, d'un long bain de soleil ou d'un exercice musculaire prolongé et intense, avec le plus souvent une rapide entrée dans l'eau " à l'esbrouffe" ou "à la sportive". Comme l'a observé un médecin, on ne s'hydrocute pas tellement en automne et au printemps, la nuit ou au petit matin .

Dans de telles conditions, les choses vont vite et simplement : une syncope, puis la mort qui survient en 4  à 5 minutes après l'arrêt cardio-respiratoire, avec une pénétration secondaire de l'eau dans les voies aériennes toujours assez réduite.

C'est le tableau traditionnellement décrit du noyé blanc, la distinction du noyé bleu et du noyé blanc étant actuellement abandonnée.

B - Conduite à Tenir.

Devant ces types de noyés, la conduite à tenir par un secouriste est la même.

Elle est très simple et passe par deux phases :

- la relève d'urgence du noyé, qui est un sauvetage toujours difficile et souvent dangereux, demandant un entrainement certain , et dont les techniques sont développées dans la mention " sauveteur aquatique" ;
- la ventilation artificielle, entreprise après libération des voies aériennes dès la sortie de l'eau, et même commencée si possible au cours du repêchage, en attendant le médecin ou les secours organisés qui auront été alertés. elle est pour le secouriste titulaire de la mention "Ranimation" associée au massage cardiaque externe.
Le sauvetage doit, en effet, être tenté, sauf si la victime est restée très longtemps
sous l'eau, et l'intervention du secouriste est toujours urgente en cas :

- d'arrêt ventilatoire, ce qu'il consistera :
. en regardant la poitrine, qui est immobile ;
. en ne percevant plus à l'oreille le souffle de la victime ;
- de gêne respiratoire, ce qu'il pourra déceler d'après le bleuissement des lèvres et des ongles (signe de manque d'oxygène).

Dans la conduite des soins, il ne faut pas oublier le refroidissement très rapide du corps humain plongé dans l'eau. On luttera  donc contre l'hypothermie, mais toujours prudemment : souvent un simple séchage suffira.

Enfin, quel que soit l'état de la victime, il faut faire assurer son transport à l'hôpital, car même si le sauvetage a été réussi, des complications, mécaniques ou infectieuses, peuvent se produire.