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dimanche 28 août 2016

Noyade


La prévention reste la meilleure protection, ... mieux on sait nager et plus on a de chance d’éviter des noyades. C’est valable pour tous les âges ...
Il est important pour le secouriste de pouvoir reconnaître, sur l'aspect extérieur de la victime, les signes de la noyade, de savoir quelle doit être la conduite à tenir, sommairement, car ces détails relèvent des mentions "ranimation" et "sauveteur aquatique". Le secouriste doit également être parfaitement informé de tous les éléments utiles à la prévention des noyades.

 A - Aspect Extérieur de la Victime.

L'aspect extérieur de la victime est important. Elle ne répond pas aux questions et est donc non vigilante : on n'observe pas de mouvements de la cage thoracique ni de l'abdomen.

Mais, en outre, la victime présente habituellement - ces signes étant donnés à titre
informatif... :
- soit un aspect congestif ou type bleu, le visage, les lèvres les extrémités des membres avec une coloration bleu-violacé ou même grise (signes de cyanose) au lieu de leur couleur rose normale ;
- soit un aspect syncopal, avec un teint pâle ou blanc mat, un pouls qui a disparu et des pupilles dilatées.
La noyade est, en effet, habituellement, définie comme le résultat d'une inondation hydraulique des voies aériennes broncho-alvéolaires à la suite :
- d'une submersion par épuisement ou incapacité technique du nageur (noyade primitive) ;
- d'une syncope-réflexe (noyade secondaire).
Mais il faut aussi savoir que dans un petit nombre de cas (10 % environ). il y a noyade sans inhalation d'eau par arrêt cardio-respiratoire immédiat et spame laryngé interne.
Il faut donc plutôt se reporter aux circonstances de la noyade pour distinguer comme autrefois :

1) - La noyade vraie, qui est le fait d'un sujet ne sachant pas nager, d'un nageur débutant, mais aussi d'un nageur confirmé qui se noie par épuisement, par affolement parce qu'il est entraîné par un fort courant d'eau, renversé par des rouleaux ou des paquets de mer, entravé par des herbes, rester incarcéré dans son véhicule tombé dans un cours ou un plan d'eau... Après un spasme de la glotte dû au contact de l'eau au niveau des voies aériennes supérieures suivent une brève syncope, puis une relance de la respiration avec des mouvements rapides qui, peu à peu, diminuent d'amplitude. Et la mort survient après 5 à 6 minutes par un arrêt cardiaque qui succède à l'arrêt respiratoire.

C'est le tableau classique du noyé bleu.

2) -  L'hydrocution, longtemps appelée à tort "congestion", qui est une syncope primitive au cours de laquelle survient la noyade. Ce phénomène s'observe chez les baigneurs en eau libre, mais aussi dans une baignoire ou  au cours de la douche.

Les causes en sont multiples.

. Elles peuvent, en effet être traumatique (choc sur une région réflexogène). psychique (affolement, panique), muqueuse (c'est la "tasse"), cutanée (allergie aux algues...), mais la plus certaine est la différence de température entre le corps du baigneur et l'eau (le "cryochoc").

En effet, l'hydrocution survient surtout l'été et apparait comme une complication d'un bon repas bien arrosé, d'un long bain de soleil ou d'un exercice musculaire prolongé et intense, avec le plus souvent une rapide entrée dans l'eau " à l'esbrouffe" ou "à la sportive". Comme l'a observé un médecin, on ne s'hydrocute pas tellement en automne et au printemps, la nuit ou au petit matin .

Dans de telles conditions, les choses vont vite et simplement : une syncope, puis la mort qui survient en 4  à 5 minutes après l'arrêt cardio-respiratoire, avec une pénétration secondaire de l'eau dans les voies aériennes toujours assez réduite.

C'est le tableau traditionnellement décrit du noyé blanc, la distinction du noyé bleu et du noyé blanc étant actuellement abandonnée.

B - Conduite à Tenir.

Devant ces types de noyés, la conduite à tenir par un secouriste est la même.

Elle est très simple et passe par deux phases :

- la relève d'urgence du noyé, qui est un sauvetage toujours difficile et souvent dangereux, demandant un entrainement certain , et dont les techniques sont développées dans la mention " sauveteur aquatique" ;
- la ventilation artificielle, entreprise après libération des voies aériennes dès la sortie de l'eau, et même commencée si possible au cours du repêchage, en attendant le médecin ou les secours organisés qui auront été alertés. elle est pour le secouriste titulaire de la mention "Ranimation" associée au massage cardiaque externe.
Le sauvetage doit, en effet, être tenté, sauf si la victime est restée très longtemps
sous l'eau, et l'intervention du secouriste est toujours urgente en cas :

- d'arrêt ventilatoire, ce qu'il consistera :
. en regardant la poitrine, qui est immobile ;
. en ne percevant plus à l'oreille le souffle de la victime ;
- de gêne respiratoire, ce qu'il pourra déceler d'après le bleuissement des lèvres et des ongles (signe de manque d'oxygène).

Dans la conduite des soins, il ne faut pas oublier le refroidissement très rapide du corps humain plongé dans l'eau. On luttera  donc contre l'hypothermie, mais toujours prudemment : souvent un simple séchage suffira.

Enfin, quel que soit l'état de la victime, il faut faire assurer son transport à l'hôpital, car même si le sauvetage a été réussi, des complications, mécaniques ou infectieuses, peuvent se produire.