L'objectif de la Survie
Les fonctions vitales résultent de l'association des deux types de vie :
- végétative ;
- de relation.
Si la vie de relation disparaît, seule persiste la vie
végétative. C'est la vie du végétale, de la plante ou encore, d'un être
qui n'aurait aucune relation possible avec ceux qui l'entourent.
Lorsqu'on un tel état se rencontre chez un homme auparavant
normal, cela veut dire que la vie de cet homme est en péril puisqu'il a
déjà perdu sa vie de relation. Cette seule vie végétative restante
constitue l'état de coma.
Un degré
d'aggravation de plus dans la souffrance de cette vie végétative et
celle-ci s'arrête : c'est la mort .C'est ce que doit bien comprendre le
secouriste routier
appelé souvent auprès de blessés en imminence de mort et même en état de
mort apparente.
Entre la vie et la mort, il n' y a qu'un pas, vite
franchit par nombre de victimes, en l'absence des gestes élémentaires de
survie effectués rapidement par le secouriste routier.
Et c'est pourquoi il faut répéter que la vie de l'homme
normal est la superposition à la vie végétative qui dépend du système
automatique neurovégétatif, d'une vie de relation qui est commandée par
le système cérébrospinale-spinal, c'est-à-dire par le cerveau, le
cervelet, le bulbe, la moelle épinière et les nerfs.
Il faut répéter que la vie de l'homme en état de coma est
une vie purement végétative, privée déjà de la vie de relation et que la
mort suit immédiatement l'arrêt de cette vie végétative, de cette vie
automatique, de cette vie élémentaire.
L'homme comateux a une ventilation, une circulation, une
absorption, une élimination ; en plus il dort et il a chaud. Et tout
cela sans vie de relation, laquelle a disparu sous l'effet de
l'accident, mais cela provisoirement. Cependant cet homme vit, d'une vie purement végétative.
Cette dernière est l'élément essentiel qui sépare le comateux de la
mort.
Et c'est pourquoi en attendant les premiers secours, il
est capital de maintenir chez ces comateux, ce reste de la vie
végétative qui les empêche de mourir. Ainsi toute l'action des
prompts-secours aux graves blessés de la route vise à ce point.
Sauvegarder d'abord à tout prix c'est-à-dire garder sauve
cette vie végétative ultime, ce dernier souffle de vie qui sépare la
victime de la mort.
Cette mort rôde autour des victimes lorsqu'elles sont la
proie de secours inorganisés, affolés, incompétents et maladroits, qui
sont hélas ! trop souvent improvisés autour des drames de la route. Et
voilà où se trouve toute l'essence toute l'originalité des secours
routiers.
Se préoccuper d'abord et avant tout de la détresse
respiratoire rapidement mortelle de comateux dont la gêne ventilatoire
se transforme vite en détresse réelle, de l'hémorragie du blessé de la
face, du fracturé des mâchoires ou du traumatisme du thorax et de
s'occuper ensuite des plaies du visage ou du fracas des membres
impressionnants soient-ils.
Le secouriste moderne de la route doit d'abord faire appel
son index libérateur de la gorge ou à l'aspirateur de mucosités, puis
avoir recours au bouche à bouche, au soufflet à air, au masque à oxygène
et à la compression manuelle de la plaie qui saigne avant de penser aux
attelles aux pansements et aux brancards.
Ces notions de détresses respiratoires, circulatoires et
neurovégétatives prennent chez les grands blessés de la route une
importance majeure, car elles conditionnent l'attitude du secouriste, et
par là la survie du blessé.
En effet, il est absolument indispensable de maintenir la
ventilation et la circulation qui vont faciliter le maintien de la vie
végétative, afin d'amener la victime d'un accident de la route, encore
en vie en milieu hospitalier où elle pourra être soignée correctement.